Libido
La libido sert à désigner le désir sexuel. Le mot peut cependant désigner un concept plus général d'énergie créatrice d'un individu, surtout pour le psychanalyste Carl Jung.
Définitions :
- énergie* de la pulsion* sexuelle* dans tous ses investissements* et dans toutes ses transformations, c'est-à-dire une grande part de l'... (source : nzdl.sadl.uleth)
La libido («le désir» en latin) sert à désigner le désir sexuel. Le mot peut cependant désigner un concept plus général d'énergie créatrice d'un individu, surtout pour le psychanalyste Carl Jung.
Sigmund Freud inventa le terme en précisant qu'il s'agissait d'une force ou énergie pulsionnelle entrant en conflit avec les conventions et le comportement civilisé. À vrai dire, et c'est peu connu, Freud n'a pas découvert le terme qu'on trouve employé par Spinoza déjà dans le sens d'appétit sensuel[1]. Freud, par contre, en rendant le mot indépendant de son origine latine, l'a utilisé beaucoup dans le développement de la théorie psychanalytique.
Pour Freud, «Dieu ne fait rien pour rien». S'agissant de la libido, procurer du plaisir n'est assurément pas l'objectif mais le moyen. L'objectif est d'assurer à tout prix la reproduction de l'espèce (en fait, cette idée est déjà exposée dans l'ouvrage de Jean de Meung Le Roman de la rose). Pour ce faire, dans le contexte de l'évolution darwinienne, la nature a choisi au cours de quelques millions d'années d'évolution, les êtres les plus «libidineux» (au sens propre du terme). Ces êtres (hommes, primates, animaux... ) devant introduire dans le cycle reproductif, la plus grande quantité envisageable de leurs gènes.
Catégorisation
Saint Augustin fut le premier à distinguer trois types de désirs, la libido sciendi, désir de connaissances, la libido sentiendi, désir sensuel au sens large, et la libido dominendi, désir de dominer. (cf. Concupiscence). Cette catégorisation a connu une certaine prospérité et a été reprise par de nombreux auteurs, poètes, écrivains, penseurs occidentaux, surtout Jansénius et plus récemment par l'écrivain romantique allemand Gœthe (voir le Faust de Gœthe).
Dans les sociétés humaines
Depuis l'accès à des moyens de contraception efficaces, le sexe est devenu un jeu pour l'être humain avant sa première fonction de reproduction.
Chez la femme, la libido maximale est atteinte 14 jours après les règles (au milieu du cycle) : c'est l'œstrus, époque où un maximum d'hormones femelles est sécrété.
Chez l'homme, la libido, quasi permanente, est la résultante des stimuli intérieurs, les fantasmes, les pulsions (le ça selon Freud) mais également des stimuli extérieurs (vues, aperçus, phéromones…).
Là aussi le fonctionnement est cyclique mais le cycle est tout autre. En vue de produire l'érection, la libido déclenche la sécrétion - cérébralement par l'axe hypothalamo-hypophysaire - de la testostérone (l'hormone masculine) et la testostérone à son tour excite la libido (selon une boucle de feed-back ou rétrocontrole autorégulée). Physiologiquement, l'objectif de l'érection est de produire une éjaculation fécondante; elle-même source d'introduction de gènes nécessaires au maintien et au développement du patrimoine génétique de l'espèce (humaine en l'occurrence).
Adjuvants & stimulants
En vue de parvenir ou d'augmenter l'état de plaisir maximal, les femmes et en particulier les hommes recourent à des adjuvants :
- soit culturels (musique, danse, poésie, littérature, etc. ) ;
- soit chimiques ou végétaux, cependant à part quelques produits (piments de toutes sortes, substances hyperprotéinées... ) la majorité de ces aphrodisiaques (cognac, gingembre, galanga, Bois-bandé... ) n'agissent que par effet suggestif, en provoquant une stimulation (ou pour les plus inhibés en donnant la possibilité une stimulation de l'axe hypothalamo-hypophysaire). Ainsi les peuples de culture sinisante raffolent d'ailerons de requins mais également de pénis de tigre séché (!), de «cornes de rhinocéros» et autres «pierres d'ours», substituts phalliques censés les sortir d'un état d'impuissance temporaire ou même permanent. Tout cela serait plus folklorique que réellement nuisible, s'il n'y était consacré de véritables fortunes (c'est , selon l'ONU, le troisième budget mondial après le trafic de drogue et le trafic d'armes). Le problème est que, ce faisant, ces pratiques ont déjà entraîné la disparition de plusieurs espèces animales remarquables (tigre blanc de Malaisie, rhinocéros de Sumatra... ). ;
Dans les sociétés animales
Au contraire de l'espèce humaine, il existe des périodes de libido intense (au printemps, en automne, selon les lunaisons... ) : les chaleurs chez les femelles et le rut chez les mâles.
Du mois de juillet au mois de novembre, la testostérone (hormone accroissant l'agressivité) dosée chez les cervidés adultes, l'est dans un rapport de 1 à 1000. Ainsi le chevreuil, particulièrement craintif généralement, devient hyperagressif en période de rut et défend ce qu'il considère comme son territoire d'une manière effrénée (allant jusqu'à attaquer les voitures roulant sur des axes traversant des bois …). De ce simple fait, les chevreuils ne peuvent être élevés en captivité…
Mais l'exemple le mieux étudié, à ce point de vue, est celui des sociétés de lions. Devant introduire dans le cycle reproductif (et par conséquent dans le stock génétique de l'espèce), une quantité maximum de leurs propres gènes, ceux-ci entrent particulièrement rapidement en compétition avec les autres représentants mâles de leur espèce. Généralement, au cours de combats sans merci, les plus jeunes des mâles attaquent régulièrement les plus vieux (qui sont à la tête d'un clan par conséquent d'un harem respectable), jusqu'à ce qu'un jour, le grand âge de ces derniers les amène à se faire détrôner. Et ainsi de suite.
En cas d'échec, habituel, ils se rabattent sur des femelles isolées. Mais celles-ci ont le plus fréquemment en charge un ou deux lionceaux qu'elles allaitent, par conséquent, elles n'ont plus ni œstrus, ni libido. Alors pour relancer le cycle reproductif, les jeunes mâles n'hésitent pas à sacrifier les lionceaux.
Bibliographie
- Collectif (Karl Abraham, Michæl Balint, Janine Chasseguet-Smirgel, René Diatkine, William R D Fairbairn, Sandor Ferenczi, Sigmund Freud, Bela Grunberger, Ernest Jones, Melanie Klein, Wilhelm Reich, Simon, Stärcke, Van Ophuijsen, Donald Winnicott), Les Stades de la libido : de l'enfant à l'adulte, éd. Sand & Tchou, 1997. ISBN 2-7107-0589-3.
Notes
- ↑ «libido est etiam cupiditas et amor in commiscendis corporibus.» (Eth. III, Déf. 48)
Voir aussi
- Types libidinaux
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